CHOFFEL Maryse

Ce que j'aime...
pour expliquer un peu de mon travail.
J’aime que les matériaux aient une histoire, qu’ils l’apportent avec eux. J’aime composer avec ce qui existe. Les matériaux de récupération, les chutes de tissu, de papier, apportent une contrainte par leur taille, leur forme, leur épaisseur. Il faut alors limiter les chutes, utiliser au mieux le déjà-là.
Tous les papiers intérieurs sont des papiers recyclés ; ils viennent pour beaucoup de la cartonnerie « Papier Carton du Moulin » à Eloyes dans les Vosges. Les chutes de papier épais, de différentes teintes, serviront à fabriquer les albums-photo ou les carnets de dessin ; la dimension des chutes conditionne la taille des carnets. Les autres, les papiers krafts, de différentes teintes et grammages, composent les carnets « universels » (prêts à voyager dans les sacs, sur les bureaux, dans les poches, dans les cuisines, partout où leurs utilisateurs voudront les emporter). Les papiers blancs ou beiges unis viennent de ramettes de papier recyclé. Les raisons pour lesquelles j’utilise le papier recyclé sont multiples : j’aime ses teintes, du beige au gris, franches ou neutres, texturées ou mouchetées ; j’aime l’idée de réutiliser des papiers qui ont déjà vécu ; j’aime l’idée de ne pas davantage user les ressources de notre planète. Chacun y prendra ce qui lui importe…
Dans la mesure du possible, les tissus de couverture sont des tissus de seconde main, donnés par des amis qui vident leur grenier ou achetés dans les puces couturières. Comme ce sont généralement de petits coupons, les carnets qui en découlent sont uniques, guidés par la première histoire du tissu. Parfois, ce sont des tissus très anciens ; parfois ils ont déjà servi à fabriquer des vêtements. Ils portent avec eux l’histoire de ceux qui les ont revêtus.
Lorsque l’on me commande des carnets ou des albums, il arrive que l’on me confie également le tissu. Etoffe de famille, souvenir d’un mariage ou d’un baptême, tissu rapporté d’un voyage à l’autre bout du monde… Les histoires sont nombreuses et variées, et il m’est un grand plaisir de savoir que l’ouvrage que je réalise porte déjà en lui une telle émotion.
L’échange avec ceux qui me passent commande, leurs souhaits, leurs idées, apportent chaque fois un nouvel éclairage sur ce que je fais, sur ce que je projette. La même liberté, la même insouciance sont sensibles également lors des ateliers que je propose pour faire découvrir la reliure, les diverses techniques qu’elle englobe. Le regard neuf des participants permet de dépasser les habitudes, les gestes automatiques, et les richesses mutuelles multiplient le plaisir de réaliser ensemble.

Nous nous excusons pour le dérangement.

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